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Vous quittez votre entreprise ou partez à la retraite ? Avant de faire un choix, il est essentiel de comprendre comment fonctionne le maintien de votre mutuelle avec la loi Evin.
Quand on quitte son entreprise, la question de la continuité de la couverture santé se pose immédiatement. La loi Evin encadre le maintien de la complémentaire santé au-delà du contrat de travail. Comprendre son fonctionnement permet de faire un choix éclairé entre conserver sa mutuelle d’entreprise ou opter pour un contrat individuel plus adapté. Comment cette législation protège les anciens salariés et sous quelles conditions vous pouvez en bénéficier.
La loi n° 89‑1009 du 31 décembre 1989, dite loi Evin, a été adoptée pour garantir le maintien des garanties de santé aux salariés quittant leur entreprise. Elle oblige l’assureur à proposer un contrat loi Evin reprenant la couverture du contrat collectif sans questionnaire médical ni délai d’attente. Contrairement à la portabilité, ce maintien n’est pas limité dans le temps : vous pouvez conserver votre complémentaire aussi longtemps que vous payez les cotisations.
La loi Evin part du principe qu’un départ de l’entreprise ne doit pas priver le salarié de sa couverture santé. L’article 4 du texte prévoit que les garanties du contrat collectif sont conservées à l’identique après la rupture du contrat de travail. Les assureurs ne peuvent pas modifier les niveaux de remboursement, ce qui protège l’adhérent contre une baisse de prise en charge. En revanche, seuls les frais de santé sont concernés ; les garanties de prévoyance (incapacité, décès, invalidité) ne sont pas transférées.
Il est courant de confondre la portabilité de la mutuelle avec la loi Evin. Pourtant, ces deux dispositifs sont liés et s’appliquent souvent successivement. La portabilité, instaurée par la loi ANI de 2013, permet aux salariés dont le contrat est rompu (et qui ont droit au chômage) de conserver gratuitement leur mutuelle d’entreprise pendant un maximum de douze mois. Durant cette période, l’employeur continue de financer sa part de la cotisation.
La loi Evin prend ensuite le relais, notamment à la fin de la portabilité ou en cas de départ à la retraite. Contrairement à la portabilité, le maintien des garanties est ici illimité dans le temps, mais entièrement à la charge de l’ancien salarié.
Bon à savoir
la loi ANI qui a instauré la portabilité de la mutuelle ne couvre pas les retraités ni les invalides. Le maintien gratuit des garanties est limité à douze mois et cesse en cas de reprise d’emploi. La loi Evin est donc la solution pour ceux qui ne remplissent plus les conditions de la portabilité.
Le maintien de la complémentaire santé grâce à la loi Evin n’est pas automatique ; il est réservé à certaines situations. Les bénéficiaires potentiels sont les anciens salariés qui quittent l’entreprise pour des motifs indépendants de leur volonté et les ayants droit en cas de décès du salarié.
Pour bénéficier de la loi Evin, vous devez être un ancien salarié et remplir l’une des conditions suivantes :
Le dispositif concerne les salariés qui adhéraient au contrat collectif. Si vous aviez obtenu une dispense d’adhésion, vous ne pouvez pas prétendre au maintien des garanties.
En cas de décès du salarié, les ayants droit (conjoint et enfants) peuvent conserver la mutuelle d’entreprise pendant douze mois minimum. Cette mesure vise à éviter une rupture de couverture pour la famille. Passé ce délai, chaque membre devra souscrire sa propre mutuelle. Pour être éligible, l’employeur doit informer l’assureur et ce dernier doit proposer un contrat aux ayants droit dans un délai de deux mois.
La loi Evin ne s’applique pas aux salariés démissionnaires sans motif légitime, ni à ceux qui n’ont jamais adhéré à la complémentaire collective. Les travailleurs non salariés, comme les indépendants ou auto‑entrepreneurs, relèvent d’autres dispositifs et doivent se tourner vers une mutuelle individuelle adaptée à leur statut. Les aidants qui bénéficiaient de la couverture via un contrat famille devront également souscrire une couverture en leur nom propre.
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La loi Evin encadre les modalités du contrat, notamment le montant des cotisations, les démarches à suivre et la durée des droits. Il s’agit d’un contrat individuel qui reprend les garanties du contrat collectif et dont la gestion est assurée par l’organisme qui couvrait l’entreprise.
L’ancien salarié doit payer la cotisation en intégralité : la part patronale disparaît. Pour limiter une hausse brutale, les tarifs sont plafonnés. La première année, la cotisation est identique à celle des salariés actifs. La deuxième année, le tarif ne peut pas être supérieur de plus de 25 % au tarif global, et la troisième année la majoration maximale est de 50 %. À partir de la quatrième année, l’assureur peut fixer librement le montant, ce qui impose de rester vigilant.
Exemple : si vous payez 40 € et que votre employeur versait 60 € pour votre complémentaire, votre contrat loi Evin sera de 100 € la première année. La deuxième année, il pourra monter à 125 € et la troisième à 150 €. Ces augmentations doivent être anticipées pour éviter une mauvaise surprise.
L’employeur doit notifier la sortie du salarié à l’assureur. Ce dernier dispose de deux mois pour adresser une proposition de contrat loi Evin. Le salarié a alors six mois pour accepter et retourner son bulletin d’adhésion. Si la demande est faite dans ce délai, le maintien de la mutuelle peut prendre effet rétroactivement au lendemain de la rupture du contrat, évitant toute interruption de couverture. Passé six mois, l’assureur n’est plus tenu de vous proposer ce dispositif.
Attention ! Le délai de six mois court à compter de la fin du contrat de travail ou de la fin de la portabilité. Si vous ne répondez pas à temps, vous perdez définitivement la possibilité de bénéficier du dispositif, et aucune demande ultérieure ne sera acceptée.
Le maintien de la complémentaire santé est sans limitation de durée : vous demeurez couvert tant que vous payez vos cotisations. Les garanties sont identiques à celles du contrat collectif ; il n’est pas possible d’ajouter des options ou de modifier les niveaux de remboursement. Les prestations de prévoyance (rentes invalidité, capital décès) ne sont pas transférées. Seuls les frais de santé (consultations, hospitalisation, optique, dentaire) sont repris.
Les ayants droit d’un salarié décédé bénéficient des mêmes garanties pour une période d’au moins douze mois, après quoi ils doivent souscrire un contrat individuel. Cette durée limitée vise à laisser le temps de rechercher une solution durable.
Adhérer à une mutuelle loi Evin présente des atouts, mais aussi des limites. Il est important de les connaître pour choisir la solution la plus adaptée à votre situation.
les cotisations peuvent atteindre jusqu’à trois fois le prix d’une mutuelle individuelle classique, ce qui rend ce type de contrat souvent moins avantageux sur le long terme.
Attention ! Les cotisations peuvent atteindre jusqu’à trois fois le prix d’une mutuelle individuelle classique, ce qui rend ce type de contrat souvent moins avantageux sur le long terme
La décision de conserver sa mutuelle d’entreprise dépend de votre situation personnelle, de vos besoins en santé et de votre budget. Voici quelques recommandations pour prendre une décision éclairée.
Avant de reconduire automatiquement votre complémentaire via la loi Evin, faites le point sur vos dépenses de santé. Les retraités ont souvent besoin de garanties renforcées en optique, dentaire ou audiologie et peuvent se passer de certaines prestations comme la maternité. Une mutuelle senior ou une couverture surcomplémentaire peut être plus pertinente pour répondre à ces besoins spécifiques.
Faites des simulations pour comparer le coût de votre contrat loi Evin avec celui d’une mutuelle individuelle. Prenez en compte la hausse progressive des tarifs et le fait que vous payerez l’intégralité de la cotisation sans participation de l’employeur. Dans certains cas, un contrat individuel peut offrir des garanties similaires ou supérieures pour un tarif plus avantageux.
Pensez sur le long terme. Après la troisième année, les cotisations ne sont plus encadrées et peuvent augmenter sensiblement. Si votre budget est serré, vous pouvez choisir de basculer vers une mutuelle individuelle avant cette échéance. À l’inverse, si votre contrat collectif offre des remboursements élevés et que vous supportez bien les cotisations, la loi Evin peut rester intéressante.
Bon à savoir
Certains assureurs proposent des offres évolutives qui permettent de compléter la couverture d’une mutuelle loi Evin avec des options spécifiques (optique, dentaire, médecines douces). Renseignez‑vous pour personnaliser votre protection sans changer complètement de contrat.
Les règles liées au maintien de la mutuelle retraite loi Evin peuvent être complexes. N’hésitez pas à demander conseil à un expert en assurance ou à votre ancien service des ressources humaines. Un spécialiste pourra analyser votre situation, vous présenter des simulations et vous proposer la solution la plus adaptée. Cette démarche vous aidera à optimiser votre budget santé tout en conservant une couverture de qualité.